La fréquentation des parcs atteint des sommets en temps de pandémie.

Contrairement au milieu culturel et à l’industrie touristique de la grande région métropolitaine de Montréal qui continuent d’être profondément marqués par la crise sanitaire de la COVID-19, les lieux publics ayant des verdures, des parcs et autres espaces natures (de proximité ou non) connaissent un véritable engouement avec un achalandage qui continue de fracasser des records depuis le début de la pandémie en mars 2020. Ce phénomène ne s’observe pas uniquement dans les grands centres urbains comme Montréal, mais s’est étendu sur l’ensemble de la province du Québec.

 

Montréal compte quelque 1200 parcs (parcs d’arrondissement, grands parcs et autres espaces verts). Par rapport à 2019, la fréquentation des parcs nature a augmenté de 64 % en 2020 et la tendance s’est poursuivie en 2021 avec un accroissement de la même ampleur comme le confirme un responsable des grands parcs de la Ville de Montréal lors d’une entrevue dans les médias. Même si la population privilégie avant tout des installations de proximité, la forte attraction des parcs hors de la grande région métropolitaine est également avérée si l’on se fie à la SEPAQ dont les grands parcs nationaux ont connu une année record de 8 millions de jours-visites en termes de fréquentation (une augmentation de 39 % par rapport 2019-2020). Enfin, dans une perspective plus large qui regroupe l’ensemble des attraits au Québec, on observe le même phénomène au niveau des attraits offrant plus spécifiquement des activités ou des expériences extérieures dont l’achalandage estival a augmenté de 74 % en moyenne comparativement à 2020 selon le bilan de Événement Attractions Québec (EAQ).

Ces différentes observations convergent vers le même constat : on assiste à une (ré)appropriation de ces espaces par la population en guise d’échappatoire aux contraintes des mesures sanitaires et aux conséquences de la pandémie (comme l’annulation des activités culturelles, le couvre-feu et les contraintes liées à la limitation des rassemblements privés, etc.) C’est un des effets directement attribuables à la pandémie qui enchante les gestionnaires de ce type d’espace (dont les taux de croissance sont à deux chiffres par rapport à 2019) et qui vient également doper la demande touristique intérieure en attendant une véritable reprise de la demande touristique internationale.

 

Toutefois, la popularité accrue de ces espaces amène également de nouveaux enjeux tels que le dépassement de la capacité d’accueil ou de la capacité de charge des lieux, la difficulté à faire respecter les mesures de santé publique, la dégradation prématurée de la couverture végétale et la perturbation des écosystèmes naturels, les enjeux en lien avec l’entretien et la conservation des lieux; etc. Ces enjeux sont exacerbés par le contexte de pénurie de main-d’œuvre et l’incertitude en lien avec l’évolution de la pandémie qui dictent notamment le rythme du retour au bureau des employés au sein des organisations. C’est précisément dans ce genre de contexte que la mesure de l’achalandage, l’analyse des données historiques et la capacité à déceler les tendances afin de faire des prédictions deviennent des outils stratégiques pour une organisation afin qu’elle puisse préserver son agilité et sa capacité à faire face à ces nouveaux enjeux.

Sources:

Article du Devoir : Quand les parcs de Montréal débordent (31 mai 2021)

Rapport annuel 2020-2021 de la SEPAQ

Événements Attractions Québec : bilan de l’achalandage estival 2021

Le Devoir : Suivi de l’évolution de la pandémie

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Fréquentation des parcs

Les variations de moyennes concernent la fréquentation des lieux pendant les sept derniers jours comparativement aux sept jours précédents. Source : rapports sur la mobilité de la communauté de Google LLC.

 
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